Promotion canapé dans nos universités et dans les plus hautes sphères

Temps de lecture : 4 minutes

Dernière mise à jour : 3 septembre 2023 à 13h05

C’est un phénomène bien connu, l’université devient de plus en plus, un grand univers de perdition. Certains y vont pour la frime, l’alcool et deviennent au passage des abonnés aux dérivés (Hooka, Chicha), des joueurs de poker endurcis, de bons manieurs d’applications qui s’autoproclament DJ . Jusqu’ici ça va, puisqu’il faut de tout pour faire un monde.

L’université n’est pas l’affaire de tout le monde. Là où la chose se gâte, c’est lorsque l’on retrouve ce clan d’automobilistes poussant racine dans les bars avoisinant l’université, ces jeunes filles, ni trop ponctuelles ni trop brillantes, qui accumulent les reprises mais réussissent toujours comme par magie, dans les postes de décisions en privé comme en public. Au fait, il n’y a rien de magique, les premiers ont souvent l’argent et le piston qu’il faut et les secondes, l’arme fatale. Eh oui… il vous suffit de suivre mon regard… Même le président connaît la chanson pour avoir été le protégé d’un ex président connu pour son côté grivois, laissant paraître un certain mépris pour les intellectuels jusqu’à asseoir sa campagne sur ses bêtises et pour avoir lui-même usurpé des titres se faisant passer pour un ingénieur, un agronome, un mécanicien et Dieu ne sait quels titres encore dont il s’est affublé ! Cet exemple à lui seul suffit pour faire comprendre que la promotion canapé est un véritable fléau…

Un phénomène très nourri par l’idée d’une réussite rapide et facile

Si certaines femmes ont des atouts dans leur jeu qui leur permettent de mener certains hommes à la baguette, ou plutôt par la braguette, cela n’empêche nullement à ces derniers de nourrir de telles bassesses. Ces femmes n’ont pas grand-chose à faire pour obtenir toutes les faveurs possibles et imaginables en l’échange de quelques unes des leurs. Pour s’en convaincre, il leur suffit simplement de regarder ce professeur chevronné qui oublie le fil de sa parole pour mater sournoisement les fesses de cette étudiante avant de lui glisser un mot à l’oreille. On oublie même d’être discret par les temps qui courent. Leurs yeux de biches ou leurs sourires pourraient causer autant de dégâts que le cyclone Matthew. Le comble, on retrouvera ces professeurs chevronnés parler de changement de système et ce, à gorge déployée. Entre nous, on ne saurait interdire à un professeur d’université de fréquenter son étudiante. Il s’agit avant tout de deux adultes consentants. Cependant, lorsqu’il s’agit d’intimidation ou de transaction, il s’agit d’un acte de corruption.

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Dans le temps, « facile  » était l’adjectif que l’on attribuait aux filles dites de peu de vertu ou qui simplement contrôlaient leur sexualité comme cette femme dans la bible que Jésus a défendue. Aujourd’hui, ce terme est devenu obsolète dans la mesure où les femmes prennent progressivement le contrôle de leurs corps. Ce qui est bien, précisons le. Au diable les jugements de valeur hypocrites!
De ce côté, Jasmine* est totalement libérée. Elle annonce la couleur rien que par sa démarche. En pleine possession de son charme, elle en fait un usage très lucratif même dans les salles d’examen. Elle arrive à faire du charme au surveillant qui vraisemblablement lui laissera une fenêtre pour se servir d’un support préalablement interdit avant l’examen. Travailler c’est trop dur pour elle. Il n’y a pas que Jasmine. On retrouvera aussi ces gars s’asseyant sur le nom ou la fortune de leurs parents, pensant que tout peut être acheté à coup de dollars. Évidemment, Jasmine et consorts se retrouveront. Leur temps pourrait être consacré à faire d’autres choses plus importantes comme faire les boutiques, visiter des boîtes de nuit et les poster sur les réseaux sociaux pour vendre un modèle de réussite.

Des gens encensés par la société

« Egri yo k ap megri ! » a été le slogan préféré du clan Tèt Kale sous la présidence de Martelly. Qui se souvient des répliques « Ti pòv », « Malere » à chaque fois que quelqu’un osait critiquer sa gestion ? Vous vous rappelez sûrement du clash Yvenca Brutus et Nancy Roc! On dira ce qu’on voudra mais le clan Tèt kale a eu toujours eu le don, faute d’arguments il faut l’avouer, d’exposer crûment ce que nous nous tuons à faire en cachette.

On aura beau les critiquer mais la majorité d’entre nous trouvera beaucoup plus intéressant de traîner avec des étudiantes jugées plus prestigieuses ou qu’on n’appellera pas ironiquement ‘’trop petites’’. On préférera ceux ayant la dernière SUV ou BMW. Ces derniers nous apporteront un certain capital social et faciliteront du même coup notre ascension. Alors nous critiquons Jasmine parce qu’elle a péché plus crûment, autrement ou avant nous ?

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Pourtant, bon nombre de grands intellectuels se sont associés au régime tèt kale, lavalas et makout. Ne savaient-ils pas que ces derniers faisaient du tort à la société ? Ils ont participé au gaspillage, à la gagance dont ces régimes furent le garant. Ils ont préféré les dénoncer après avoir rempli leurs poches. Ils oublient souvent qu’ils nourrissent le système qu’ils demandent de changer.

Une promotion nourrie par ses pseudos détracteurs

Jasmine choisit toujours le timing idéal pour se faire désirée. Nos politiciens, eux, savent quand virer à l’opposition. Le professeur chevronné grande gorge prétendra qu’il est peu disponible, mais laissera quand même courir le bruit qu’il fait des concessions. Jovenel a toujours tendu la main de la négociation, n’est-ce pas ? Cependant, entre nous, qui peut faire des concessions sans vouloir rien lâcher ?

Le professeur sait toujours qu’il y aura toujours cette étudiante lambda pas très brillante pour créer une route là où il n’y a pas encore de chemin. Il y aura aussi cette étudiante brillante mais trop lâche ou trop réfléchie pour dénoncer. Aussi, il existera toujours cette partie de l’opposition trop affairiste venant court-circuiter la marche du peuple. Elle veut compter pour autre chose que pour du beurre. C’est presque naturellement qu’elle se porte volontaire pour rentrer de plein pied dans une proposition indécente.
Au final, absolument rien n’a changé, l’offre et la demande pour unique seule loi.

Ce professeur se crée un marché monopolistique où il réduit le temps qu’il devait consacrer à la correction des feuilles d’examens après avoir profité de Jasmine pour maximiser ses vacances en Floride. Il n’a que faire des centaines d’étudiantes dont il ne connait même pas les noms. Comment le saurait-il? Il doit jongler avec ses cours dans au moins trois facultés, un poste au sein du gouvernement et sa famille. L’étudiant bénéficiant de cette concession par la force des choses ne maximise que ses notes et rien d’autre.

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À la fin, intellectuels grande gorge, politiciens guetteurs et petits voleurs font tous partie de la promotion canapé. On la renouvelle parce qu’elle n’invite pas à l’effort. Elle est le produit d’un système nourrissant les réactionnaires que nous sommes. De quel changement parlons-nous?

À propos Rodney Zulmé

Je suis Rodney Zulmé, rédacteur à Balistrad, étudiant finissant en Économie & Finances à l'IHECE. Passionné de scénarios et de thrillers. Chaque jour est une vie, à travers l'écriture, travaillons à la beauté des choses.
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