Miraklin André, un comédien confirmé et passioné ! 

Temps de lecture : 3 minutes

Dernière mise à jour : 2 avril 2019 à 9h39

« Le théâtre, un vecteur de changement », dit-il en touchant ses dread locks. Ce sont les premiers mots que lancent ce passionné de théâtre. Miraklin André est un bon exemple de ces jeunes qui se battent à tout prix pour réaliser leurs rêves. Il a vécu son enfance dans une famille très modeste. Malgré les difficultés économiques que confrontaient son frère cadet et lui, il se voyait, dès son jeune âge,  plus confortable dans la peau d’un comédien que de devenir un juriste. Un métier que chérissait sa mère pour lui. Ce qui est le contraire pour son frère qui devient économiste. Depuis l’âge de deux ans, il s’est retrouvé dans la capitale où il a fait toutes ses études classiques et a vu grandir ses rêves.

Rares sont les amants de la scène qui ne connaissent pas ce fils du département de la Grand ‘Anse. Père d’une fillette de 7 ans, ce passionné du théâtre est celui qui a su mettre sur un même piédestal l’art, plus précisément le théâtre, et les exigences de sa vie paternelle.

Né à Beaumon, fils d’Enélus André et Pierre Christella, il dit considérer le théâtre comme son métier. « J’anime des ateliers par-ci, par-là. Avec les maigres ressources, j’essaie de me soutenir. “Apparemment” c’est mon métier», confirme Miraklin.

Avec le groupe théâtral Ribambelle, le jeune portant depuis 4 ans ses dread locks avait déjà fait étalage de tout son talent. Il a reçu différentes formations sur le théâtre sous l’auspice de l’association 4 chemins.

Son amour pour le théâtre se voit comme le nez au beau milieu du visage. Un constat qui se dévoile tant par les énormes sacrifices auxquels il a dû consentir et son temps qu’il lui a accordé. «  J’ai abandonné mes études à la faculté de Droit des Gonaïves (EDSEG) cependant je me suis donné corps et âme pour décrocher un diplôme en Mécanique à The International School . Après, j’ai encore tout laissé pour faire seulement le théâtre », argue le jeune très fougueux sur un ton ironique.

Son dévouement et son engagement se conjuguent à tous les temps. Il veut se tailler une place parmi les grands comédiens qu’aura connus l’histoire de ce pays malgré un désintéressement total de l’Etat pour l’art dans ce pays.

Interrogé sur la finalité de cet art dans sa vie, Miraklin a avoué sans langue de bois : « Etre comédien ou faire du théâtre en Haïti, c’est relever un grand défi. Je ne crois pas que 5% des comédiens le pratiquent à des fins économiques. Je ne le fais que par amour et dans un esprit de former les paysans dans la limite des mes moyens ».

Depuis un bon nombre de temps, Miraklin s’engage à promouvoir les activités culturelles dans la commune de Verrettes. Il est surtout connu pour son ambition et sa motivation . Sous son chapeau de comédien, il pense pouvoir changer le monde : «Mon objectif, c’est d’arriver à booster le changement de la société haïtienne à travers le théâtre, pourquoi pas le monde entier ! » clame-t-il. « Bresh,Shakespeare nous ont aidés à croire en une telle posibilité! Si nous travaillons dur et fort, nous pouvons y arriver », renchérit-il.

Son parcours dans le monde du théâtre

Il a tout d’abord joué au sein de la troupe Impact. En 2009, il fonde la compagnie Cloch’ART, à Port-au-Prince. Quelques années plus tard, en 2012, il met sur pied, avec l’assistance de la comédienne, Lovelie Millefleur, l’atelier de théatre RIBAMBELLE à Verrettes, la ville de Dumarsais Estimé. Il continue d’animer des ateliers de théâtre, d’écriture poétique dans les écoles avec des gens de différentes localités reculées, ateliers pour lesquels il a reçu en 2015 une plaque honneur et mérite.

Il ne cesse de montrer sa dévotion. En 2016, il a mis en scène « PEREJIL » qu’il a eu la chance de présenter à l’occasion de la première édition du festival PAWOLI organisé sous la direction du centre PEN Haïti et PEN des Gonaïves. Cette même année, il a été lauréat du prix Résidence Artistique par l’association 4 chemins. Son dernier projet est la fondation du mouvement artistique MAS (Mouvman Atis Solid) dont il est également le coordonateur général.

Hormis le chapeau de comédien, celui de poète lui sied à merveille. En effet, il a déjà publié deux ouvrages. «Marèl», paru en 2013 avec le support de la Direction Nationale du Livre (DNL), est un livre préfacé par le poète Jacques Adler Jean Pierre. Il est aussi co-auteur de «Gout lank» publié en 2018 avec la comédienne Lovelie Milfleur.

Cet homme qui a roulé sa bosse au sein de plusieurs troupes théâtrales du pays continue son petit bonhomme de chemin. Un comédien confirmé et passioné !

Billy Doré

dorebilly100@gmail.com

À propos Billy Dore

Billy Doré est journaliste à Balistrad. Il est étudiant mémorand en Sciences Politiques et étudiant en Sociologie à l'Université d'État d'Haïti.
x

Check Also

La route et l’inconnue, un dernier spectacle pour terminer l’année 2022

Comme une dernière poignée de main pour dire au revoir ...