L’indignation ne suffira peut-être pas [BLOG]

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 13 juin 2020 à 15h03

Ces dernières semaines, j’ai tellement entendu des « compatriotes » se plaindre du manque d’activisme chez nous. Aucun d’eux ne commencera. Çà c’est sûr, moi non plus d’ailleurs. Pathétique, non?

Voilà la triste réalité : personne ne veut commencer. On a peur de mourir. On s’indigne pour soi, en cachette, entre amis, sans que cela devienne une indignation collective. Ceux qui l’ont fait ont baissé les bras en cours de route. Serait-ce par manque de solidarité? Serait-ce par l’indifférence des autorités-non-compétentes? Une chose est claire! Cela ne peut continuer ainsi! Il faut que l’indignation devienne collective et nationale!

Il y a environ deux ans, les PetroChallengers ont fait la une. Ce qui m’avait marquée, c’était le respect du mot d’ordre PAS DE CASSE! À part quelques opportunistes, les marches de protestations se déroulaient sans incidents majeurs! Et ils nettoyaient derrière eux! Deux ans plus tard, rien a changé. Martissant est de plus en plus une zone de non droit, un champ de bataille permanent. Cité Soleil est un cimetière ambulant dans lequel les entrées et sorties sont incertaines. Bolosse est devenue un désert. Les jounalistes se font tabasser par les forces de l’ordre. Des propriétaires se voient usurper leurs terres par des juges corrompus. La liste continue. Et ce n’est que pour l’Ouest, alors imaginez un peu le tableau dans les neuf (9)autres Départements!

Marche contre les violences faites aux femmes.
Marche contre le pillage systématique des caisses de l’état.
Marche estudiantine contre la négligence envers les établissements scolaires publiques.
Marche des professeurs.
Marche des infirmières.
Marche des médecins.
Marche des policiers.
Et la liste se poursuit…

Je n’ai jamais été et je ne serai jamais pour la casse et les pillages mais j’avais compris la colère des manifestants durant le peyi lòk.
On ne niera pas que bon nombre de ces soulèvements populaires ayant mené au lòk ont été une question d’agenda pour ces politiciens verreux qui se disent pour le peuple! Où sont-ils aujourd’hui?

Haïti, c’est une boucle qui semble ne jamais se fermer : une opposition en auto opposition. Un Sénat en trépas. Une chambre basse au plus bas. Un gouvernement en perpetuelle désillusion. Et un leadership de bouse.
Est-ce qu’on s’échappera enfin de la boucle?

Aujourd’hui je vous invite à parler, à dénoncer, à crier. Je vous invite à l’indignation nationale.
Oui toi! Toi même-même, parle! Dénonce! Alors, je relance le cri d’alarme:
#NouBouke
#TwòpSeTwòp
#AvnimKonte

Ce ne sera peut-être pas suffisant mais ce sera un début.

Ramona Joëlle Adrien

Publié le 13 juin 2020 à 14h58
Mis à jour le 13 juin 2020 à 15h03

À propos Ramona Joëlle Adrien

Je m'appelle Ramona Joëlle Adrien, je suis Ergothérapeute travaillant surtout en Pédiatrie. Je suis une mordue des livres; passionnée des arts, de la musique et du volley-ball. Écrire est pour moi un moyen de m'echapper et m'isoler du monde ou de partager ce qui se passe au fond avec l'extérieur.
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