© Photo : Nadia Todres

Plateforme numérique pour les écoliers : quand l’État met la charrue avant les bœufs

Temps de lecture : 1 minute

La pandémie a forcé chacun à repenser son mode de vie, ses stratégies ou encore ses priorités. En Haïti aussi, nous avons dû faire avec et revoir le fonctionnement de nos institutions. Ainsi, le Ministère de l’Éducation de son côté, a voulu prendre des mesures. L’idée d’une plateforme numérique est donc mise sur le tapis en vue d’éviter aux élèves de perdre leurs cours même en restant chez eux. Plateforme numérique dit-on ? Pour quel pays ?

L’année scolaire 2019-2020 a été une année perturbée de toutes parts pour les écoliers haïtiens. Il y a eu d’abord le looooong lock de septembre à novembre 2019. Les portes de l’école n’ont pu s’ouvrir véritablement qu’en janvier 2020. On comprend donc la nécessité de rattraper les jours perdus et d’éviter d’en perdre encore. Il fallait agir vite mais surtout agir bien. Et en Haïti, nous avons la mauvaise habitude de rater à la fois l’occasion d’agir promptement et efficacement.

Encore une fois, le ministre de l’Education s’est illustré dans le genre. L’idée géniale -retenez l’ironie du mot en la circonstance – trouvée par monsieur a été une plateforme numérique permettant aux élèves de suivre leurs cours. D’un autre côté, la Télévision nationale d’Haïti offre aussi des cours sur la chaine régulièrement. Rappelons-le, on parle d’idées du ministre de l’Éducation nationale en Haïti.

Haïti ? Oui, ce pays dans lequel on quémande encore pour quelques heures d’électricité dans la région métropolitaine et quelques grandes villes de province tandis que les villes reculées n’y ont pas du tout accès. Du pays dans lequel peu d’écoles ont un cours d’informatique et peu d’enfants ont accès à un ordinateur ou une tablette.

Alors, on est en droit de se poser la question ? Plateforme numérique pour quel pays ? Dans les pays où les services élémentaires sont fournis, une telle mesure aurait été la bienvenue mais puisque chez nous, on oublie toujours de mettre nos devoirs au propre à temps, on reste encore à la traine. Le ministre avait peut-être envie de rêver grand sauf qu’il a mis les charrues avant les bœufs. Pour se permettre certaines choses, il faut y aller à la base.

Vanessa Dalzon

À propos Vanessa Dalzon

Vanessa Dalzon est Rédactrice en chef à Balistrad, diplômée en Droit à l'Université Quisqueya (UniQ). Elle est l'auteure du roman « Opération-Rupture », chronique publiée dans Balistrad pendant 22 semaines. Vanessa Dalzon partage son temps en dehors du bureau entre l’écriture, la lecture, le chant et les séries télé.
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