Le Mexique s’offre Haïti pour filer en finale de la Gold Cup

Temps de lecture : 3 minutes

Dernière mise à jour : 4 juillet 2019 à 11h23

Cette nuit, toute une nation rêvait d’un moment de folie, de sourire et de joie. Dans tous les recoins du pays et même dans la diaspora, les yeux se sont rivés sur la rencontre entre la sélection haïtienne et celle du Mexique. Après une succession de belles performances, les grenadiers sont parvenus jusqu’en demi-finale, une grande première dans l’histoire du football haïtien. La sélection devait – pour atteindre la ligne d’arrivée – jouer contre une équipe mexicaine potentiellement favorite pour remporter la coupe d’or.

Dans ce duel de demi-finale, Marc Collat qui, de son habitude de faire rouler son effectif, avait pourtant aligné le même onze que face au Canada. Avec le même dispositif, 4-2-3-1, le Mexique monopolisait le cuir et empêchait aux Haïtiens de multiplier des passes même dans leur propre moitié de terrain. Malgré la hargne mexicaine dans ce match, elle n’arrivait pas à trouver la brèche dans la défense haïtienne. Il est vrai que les Haïtiens ont été privés du cuir, mais Andrew Jean-Baptiste, Jems Geffrard et aussi les arrières latéraux (Carlens Arcus et Alex Christian Junior) avaient la tête froide et les pieds sûrs. Sorti d’un très bon match face au Canada, Hervé Bazile était l’ombre de lui-même dans cette demi-finale. Certes, il a toujours voulu être beaucoup plus collectif, un désir qui lui a causé une énorme perte de balle et de mauvaises passes dans cette rencontre. Duckens Nazon lui aussi s’est effondré dans la défense mexicaine. En dépit des temps de prolongations face au Costa-Rica, on avait l’impression que les joueurs mexicains étaient beaucoup plus frais que les Haïtiens.

Peu d’occasions de buts ont été créées dans ce match, si on excepte un tir dévissé de F. Pierrot dès les premières minutes de jeu. Juste avant le match, l’argentin – ancien coach du Fc Barcelone – Gerard Daniel Martino dit Tata, était plutôt méfiant et élogieux envers les grenadiers. En conférence de presse, il a précisé que cette équipe haïtienne est une équipe qui change de système à tout moment et tel a été le cas puisque la surpuissante domination mexicaine nous a privés de notre football mais nous n’avons pas été dérangés non plus.

Malgré lui, Duckens Nazon n’était pas dans son assiette et a été obligé de faire les frais alors qu’Haïti filait vers les temps de prolongations et la rentrée de Derrick Etienne sur le côté gauche n’a pas amélioré la situation d’Haïti car il n’a pas pu sortir de son mutisme. Du haut de la large domination mexicaine, il leur a fallu jusqu’à la 93e minute de jeu, après une décision vivement polémique, pour inscrire le but d’ouverture du score sur un pénalty suite à une faute fictive d’Hervé Bazile sur le numéro 9 mexicain, Raul Jimenez. Fort souvent, les décisions polémiques ont toujours été fatales pour la sélection haïtienne, alors que le coach argentin du Mexique, (Gerard Daniel Martino ndlr) n’a pas tenu sa langue pour critiquer le niveau d’arbitrage dans cette coupe d’or et s’est questionné du fait que la VAR soit absente de cette compétition. Remarque ou questionnement qui lui a valu une suspension pour la demi-finale tandis qu’il avait bien raison. Pendant que le football évolue technologiquement dans les compétitions européennes et asiatiques, ici en Amérique on est toujours au bord de cette avancée. La sélection haïtienne n’est pas la seule victime mais on ne pénalise pas odieusement une telle équipe.

Sorti d’un très grand match, Johnny Placide, lui qui a été décisif dans la cage haïtienne à maintes reprises et notamment sur un splendide coup franc d’Andrés Guadardo, le valeureux capitaine haïtien est toujours sans club et plane toujours dans l’espérance de parapher un nouveau bail. Battu sur le strict minimum (1-0), Haïti sort la tête haute de cette coupe d’or. Les grenadiers doivent être fiers, malgré tous les problèmes confrontés par la sélection avant cette compétition, ils ont montré que l’union de cette grande nation est une force mondiale. C’est ici que la fameuse histoire haïtienne se termine dans cette coupe d’or.

Bravo aux grenadiers !

Rendez-vous en Novembre pour la CONCACAF Nations League!

Steevenson LOUIS

Publié le 4 juillet 2019 à 11h21
Mis à jour le 4 juillet 2019 à 11h23

À propos Auteur invité

Les auteurs invités sont des contributeurs occasionnels auxquels Balistrad ouvre ses colonnes pour la publication de textes de réflexion sur des sujets divers. Si vous souhaitez vous aussi partager votre expérience ou votre vision, contactez-nous sur les réseaux sociaux ou sur submit.balistrad@gmail.com. Nous nous ferons un plaisir de les publier, s'ils sont conformes à la ligne éditoriale et aux standards de qualité de Balistrad.
x

Check Also

S’unir pour vaincre la mort. Une proposition de Jacques Roumain dans « Gouverneurs de la rosée »

« Nous mourrons tous », crie Délira Délivrance. Des paroles, ...

Share via
Copy link