Des élèves greffiers de l’EMA exigent leur intégration dans l’administration publique

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Dernière mise à jour : 26 novembre 2018 à 22h56

Après avoir passé huit mois en formation pour devenir greffiers à l’École de la Magistrature (EMA), ils sont une quarantaine élèves greffiers, diplôme en main, exigeant leur intégration dans l’administration publique.

L’EMA, sous l’ordre du ministère de la justice, a lancé en septembre 2017 un concours dans le but de recruter des jeunes licenciés en Droit pour une formation en greffe. Sur une centaine de jeunes inscrits, ils ont retenu quarante pour une formation intensive de huit mois qui a débuté le 6 Novembre de la même année. Cette initiative a été prise par l’ancien ministre de la justice, Me Heidi Fortuné dans l’objectif de renforcer l’administration de l’État.

Cependant, après les huit mois de formation suivis de trois mois de stage où ces jeunes n’ont bénéficié que d’un frais de trois mille gourdes, ils se retrouvent maintenant avec leur diplôme en main, sans lettre de nomination comme l’exige pourtant l’article 35 de la loi de 2007 de l’EMA. L’article précise que la nomination des élèves-greffiers doit être automatique après la graduation.

Les démarches entreprises par les étudiants greffiers n’ont rien donné. Après avoir vainement essayé de rencontrer l’actuel ministre de la justice, M. Jean Roudy Aly, ils lui ont adressé une lettre. Ils ont aussi écrit aux présidents des deux chambres du parlement dans le but d’intervenir auprès du ministre Aly en leur faveur, mais les lettres sont restées sans réponse.

Ils disent vouloir à tout prix intégrer l’administration publique. « Avec cette formation reçue à l’EMA, on ne peut travailler que dans la fonction publique. Il y a que l’État qui dispose des tribunaux », a déclaré un élève-greffier qui a voulu garder l’anonymat.

« Je n’ai aucune autre alternative sinon que d’attendre ma lettre de nomination. Avant de rejoindre l’EMA, j’étais enseignant au niveau du secondaire, mais à présent je ne fais rien », a-t-il poursuivi.

L’école de la magistrature a été créée en 1995 suivant l’article 176 de la présente constitution en vue de former des magistrats, mais la loi de 2007 l’a autorisé à former également des greffiers. À souligner que la promotion 2017-2018 est la première depuis 2007 à recevoir cette formation. D’où l’on se demande s’il y en aura une prochaine, si oui lui reservra-t-on le même sort ?Combien seront-ils des greffiers qui n’intègrerons pas l’administration publique ?

À propos Dougenie Michelle Archille

Je suis Michelle Archille, je suis née à Port-au-Prince en 1997. Étudiante en Droit et Journaliste de formation, je me sers des mots pour dénoncer les maux du pays.
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