Croix-des-missions : Entre embouteillages, braquages et vols : le calvaire des usagers

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 29 août 2019 à 7h51

Midi, le soleil projette ses rayons avec force sur les voitures, les passants et les étalages des marchands installés çà et là du pont de la Croix-des-Missions sur la Route Nationale Numéro 1.

Impatients, les chauffeurs font résonner leurs klaxons à tort et à travers. Malgré leurs coups de volants et invectives en tout genre, on a l’impression que rien ne bouge. C’est connu : un passage sur cette artère peut prendre des heures.

Embouteillage monstre

« On peut passer tôt le matin, au milieu de la journée ou tard le soir, on croupira quand même dans l’embouteillage de la Croix-des-Missions », raconte Mélissa qui emprunte cette route tous les jours pour aller travailler.

Difficile d’emprunter la Route Nationale No 1 sans faire face au trafic. « Pour arriver à l’école à l’heure, mes enfants sortent au moins deux heures avant l’heure normale alors que le trajet normal pourrait se faire en une heure sans ce blocus », affirme Rosaire Dalzon, mère de deux enfants. D’autres se résignent à subir le calvaire au risque d’être en retard. « Je suis en retard presque tous les jours même si je fais l’effort de sortir un peu plus tôt, Croix-des-missions me rattrape toujours, explique Mario.

« L’option moto »

Depuis quelque temps, certains ont pris l’habitude de contourner l’embouteillage en faisant la route à motocyclette. Ainsi, entre 6h a.m et 8h a.m, une horde de taxi-motos défilent sur cette artère défiant voitures et piétons occupant tous les coins de rue et des trottoirs pour permettre à leurs passagers d’éviter le retard. Une option qui n’est pas sans conséquence fâcheuse. En plus de compliquer la circulation encore plus en tournant à tort et à travers, cette prolifération de motocyclettes circulant sur la route cause un nombre élevé d’accidents. « Je me suis fait renverser une fois déjà à moto sur cette route mais malheureusement je continue d’en prendre sinon je n’arriverai à temps à aucun de mes rendez-vous ». Quoiqu’il en soit, elle reconnait que le parcours à motocyclette reste un palliatif dangereux.

« Braquages et vols »

Tandis que les gens patientent dans les bouchons, des individus armés en profitent pour braquer les passagers en emportant leurs biens : argent, bijoux, téléphones. Une mère de famille accompagnée de ses enfants, alors qu’elle sortait de son boulot, a subi les affres des malfrats qui ont pointé leurs armes sur elle alors qu’elle attendait dans la longue file dans sa voiture. Les voitures publiques n’en sont pas exemptes. « Les auteurs des forfaits attaquent n’importe quels véhicules », rapportent les riverains, et ils opèrent à la lumière du jour.

Crédit photo : Pixabay

Il y a également les voleurs silencieux et invisibles qui font subir leurs lois à ceux qui ne sont pas suffisamment vigilants. A l’intérieur des camionnettes, on entend souvent les passagers dire aux autres : « Ranje kò w, se Kwadèmisyon w ye la wi ». Un avertissement qui pousse les gens à tenir fermement sacs et téléphones pour arriver qu’ils les perdent sans qu’ils ne s’en rendent compte.

Des situations inextricables que vivent tous les jours un grand nombre de personnes qui sont obligées de prendre ce trajet pour vaquer à leurs activités. Rappelons que la route de la Croix-des-Missions mène à plusieurs artères de la zone métropolitaine. Un point crucial de la circulation qui aujourd’hui ne peut être emprunté en toute quiétude…

Vanessa Dalzon

À propos Vanessa Dalzon

Vanessa Dalzon est Rédactrice en chef à Balistrad, diplômée en Droit à l'Université Quisqueya (UniQ). Elle est l'auteure du roman « Opération-Rupture », chronique publiée dans Balistrad pendant 22 semaines. Vanessa Dalzon partage son temps en dehors du bureau entre l’écriture, la lecture, le chant et les séries télé.
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