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NOS PROFESSEURS ET LA QUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT…

Temps de lecture : 3 minutes

Dernière mise à jour : 21 mai 2018 à 6h08

Qui n’a pas bénéficié du ‘’ pain de l’instruction ‘’ sans passer sur les bancs de l’école sous la direction d’enseignants sévères ou gentils, aptes ou inaptes, élégants ou peu élégants… !

Nous les avons côtoyé de la maternelle à l’université et ils laissent d’une manière ou d’une autre des souvenirs indélébiles dans la mémoire de chacun. Sacrifiant une partie de leur vie pour transmettre le savoir dans les conditions que nous connaissons tous. Certains d’entre eux ont pris leurs retraites, d’autres sont partis pour l’au-delà. Nous pouvons les considérer comme des ‘’ forgeurs de citoyens ‘’ vu les efforts qu’ils déploient pour former des générations d’hommes et de femmes. Des héros ! Cependant, ils ne jouissent pas d’une notoriété remarquable dans la société. À la base, le salaire qu’ils reçoivent conditionne leur mode de vie modeste hormis, bien sûr les ‹‹ slasheurs ›› exerçant plusieurs métiers capables de mener une vie décente.

De nos jours, cette profession censée être la porte d’entrée vers la connaissance se voit négligée et traitée en parent pauvre. Qui pis est, le triste constat est celui des politiciens jouant le rôle de ‹‹ recruteurs ›› qui vont jusqu’à embaucher des personnes sans aucune qualification ni compétence pour intégrer les écoles nationales ou lycées. Par conséquent, le métier se vide de ses meilleurs cerveaux peu à peu.

Un directeur d’école fulminait le comportement des élèves rebelles en les disant : ‹‹ Il arrivera un jour où les parents prendront seuls la responsabilité de les éduquer…››.

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C’est ce qui est sur le point de se produire en tenant compte du comportement irrévérencieux des élèves vis-à-vis des enseignants. Ils enfreignent les normes établies. De vraies bombes à retardement ! Un fait indéniable qui tend à échapper à notre compréhension. Au fil du temps, on finit par remarquer le déclin du système éducatif qui engendre la médiocrité. Quel avantage peut retenir une personne bien formée à évoluer dans un système défaillant sinon que la sensibilité sociale ou la passion pour l’enseignement?

Les connaissances reçues d’ordre théorique témoignent d’une incompatibilité par rapport aux différents besoins de l’heure. Notre éducation est à l’état littéraire. C’est-à-dire, ne touchant pas en profondeur les problèmes liés aux méthodes d’apprentissage et le cursus scolaire inadapté à l’ère de la sophistication des matériels didactiques. Trop longtemps à mettre l’accent sur l’intelligence verbo-linguistique. Parler le français s’assimile à un niveau de culture élevée. Idée erronée… Créant un fossé entre ceux qui savent faire des envolées lyriques parfois sans contenu substantiel et ceux doués d’un autre type d’intelligence soit mathématico-logique, kinesthésie-corporelle ou artistique considérés moins brillants. C’est pourquoi, il y a cette tendance à se diriger vers les ‹‹ métiers de bureau ›› que les professions manuelles sans tenir compte des capacités de chaque personne.

Le progrès d’une société en mouvement se fait d’abord sur le plan technique. De la mécanisation, passant par l’automatisation à la technologie de pointe… Tout cela nécessite l’intelligence humaine. À travers justement la maîtrise de la communication comme moyen pour véhiculer la connaissance dans toute son intégralité. Notre système éducatif beaucoup plus axé sur la mémorisation que la compréhension, la production et la réflexion empêche sa performance optimale de pouvoir répondre à sa propre demande et résoudre les questions d’ordre scientifique. Ce schéma conventionnel occidental – tant imité , mal ajusté à notre réalité psycho-sociale – mérite d’être révisé et corrigé en incluant de nouvelles pratiques capables d’apporter des solutions durables et visibles en adéquation avec l’évolution de la société sans pour autant éradiquer des traditions ancrées dans l’âme du peuple.

Une éducation utilitaire et pratique formant des cadres aptes dans leurs champs d’activité, rémunérant aussi ses professionnels de manière à pouvoir vivre décemment et assurant leurs logements, soins de santé, carte d’assurance, etc. Ce faisant, il incombe à l’État via le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) de s’engager vivement à redynamiser ce secteur et implanter des programmes dans tous les dix départements du pays répondant aux priorités et besoins de ces derniers. Il s’agit d’appliquer les principes déjà élaborés si cela s’avère nécessaire d’innover.

Dans le but de proposer des pistes de solution quant à l’amélioration de la qualité de l’enseignement , des théoriciens de la place ont rédigé une grande quantité d’ouvrages, organisé des symposiums et forums par ci et par là. Il est maintenant temps de passer de la parole aux actes.

© Jean David DESTINVILLE

À propos Jean David Destinville

Jean David DESTINVILLE, un être réflexif...
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