Pensées d’un insomniaque

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 5 octobre 2019 à 14h21

Traqué par le son agaçant des insectes, suffoquant de chaleur dans l’obscurité, mon sommeil s’est furtivement envolé. Pianoter des minutes d’affilée sur mon téléphone n’arrive en rien à me distraire des centaines de pensées qui me hantent. Il est 3h et demi du matin. Une fois hors du lit, éveillé comme à midi, je me suis faufilé sur cette petite galerie ouverte à la rue. La rue est sombre et calme, avec seulement le clapotis des gouttelettes résultant de la pluie d’hier soir et le chant lointain des coqs des 4 coins de la zone, une harmonie invraisemblable. Dehors, c’est l’air pur. On y sent la fraîcheur matinale et l’odeur que nous procure ces précieux arbres.

Je ne voulais pas me l’avouer parce que je voulais l’oublier pour de bon cette fois. Pourtant après des semaines de silence , je lui avais parlé la veille, rien d’intime comme d’habitude . Je me suis habitué à cette froideur il y a si longtemps, que j’en arrive à en faire de même. Cependant malgré moi, parfois je pense à elle, nettement moins qu’avant mais aussi intensément. Sa bouche, son odeur, la sensation de son corps quand on se câline, les grands débats sur l’existence humaine et nos rentrées tardives.

Je m’étais pourtant laissé succomber au charme d’une autre. Il faut croire qu’on peut désirer plusieurs personnes à la fois. Une autre plus attentionnée, sensible et sensuelle, que tout ce que je recherche dans la personnalité d’une femme. Une autre qui me démontrait son intérêt sur toutes les formes, une autre qui s’est ouverte à moi. Oui à moi seul . Une autre qui est apparue récemment, pourtant c’est déjà aussi profond qu’une aventure d’une année. Une autre avec qui j’envisage même de m’engager…avec qui je ne croyais plus aux démons sous mon lit, pour qu’en une matinée je me résigne à accepter qu’ils étaient dans ma tête et que je devais les affronter pour les chasser. J’ai sursauté sur le klaxon d’une moto qui m’a extirpé de mes pensées, me ramenant à moi-même.

Le ciel s’était éclairci. J’entendais des bruits dans le voisinage. Mon sommeil revenait. Il était presque 5h du matin, ignorant les moustiques et la chaleur, je me suis faufilé dans mon lit attendant patiemment que le marchand de rêves passe me prendre. Hélas l’alarme sonna me rappelant cette nouvelle journée que j’allais passer, bloqué chez moi. Je ne pensais plus, vide total. Et tout doucement le sommeil m’emporta…

Mortel Olivier

À propos Olivier Mortel

Mortel Olivier est un étudiant en 5ème année de médecine, comédien dans Les Amants de la scène, et Coordonateur de YAD-HAÏTI (Youth Association for development) Il est passionné par tout ce qui touche l'art en général. Il aime exprimer ses observations, sa vision a travers ses textes.
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