Vers une coupe du monde à la Poutine?

Temps de lecture : 4 minutes

Dernière mise à jour : 3 juillet 2018 à 19h33

Le grand fantasme du président de la Fédération de Russie, Vladimir Vladimirovitch Poutine a toujours été celui de mettre la Russie en premier plan sur l’échiquier mondial, d’élever son pays au même rang que les États-Unis d’Amérique. Pour y arriver, l’homme le plus puissant du monde serait prêt à tout. Ancien membre du KGB, chef des services secrets russes et Judoka averti, tels sont les éléments de son parcours avant de débuter sa carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg où il devient très influent au point de se faire remarquer par Boris Eltsine qu’il rejoint en 1997 à la présidence Russe à Moscou. En 1999, Eltsine le nomme président du gouvernement. En 2000, Vladimir Poutine est élu deuxième président de la Fédération de Russie puis réélu en 2004, deux mandats pendant lesquels il permettra à son pays un relèvement économique et un peu de son pouvoir d’antan.

L’organisation d’une coupe du monde en Russie donne à ce pays une chance extraordinaire d’être sous les feux de la rampe car cette événement est retransmis partout dans le monde. Les retombées de cette coupe du monde pour le pays phare de l’ex URSS ne sera pas qu’un show médiatique mais plutôt tout une aide économique, sociale et surtout diplomatique.

Le 14 juin, lors du match d’ouverture de la Coupe du monde Russie 2018, la Sbornaya russe a battu « les verts » du royaume de l’Arabie Saoudite sur le score de 5 à 0 au stade Loujniki à Moscou. Le match s’est déroulé en présence de Vladimir Poutine, du prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane Al-Saoud et du président de la FIFA bien sûr, Gianni Infantino, à rappeler que c’est la deuxième visite en neuf mois de hauts dignitaires du royaume saoudien en Russie, après la visite du roi d’Arabie Saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, effectué en octobre dernier. Lors de son entretien avec le prince héritier saoudien le 14 juin, Vladimir Poutine a déclaré que la visite du roi a donné l’élan au développement des relations entre la Russie et ce royaume du golfe persique. « Nous nous rappelons la visite du roi d’Arabie Saoudite, Salmane, en Russie à Moscou. Je vous demande de lui transmettre mes meilleurs vœux. cela a donné une bonne impulsion au développement de nos relations bilatérales. Il est clair que notre coopération est assez efficace et utile pour le fédération de Russie. » a indiqué le président russe.

Le dimanche 1er juillet, en huitième de finale, les russes ont éliminé l’équipe espagnol après les séances de tirs au but (4-3) après un match nul d’un but partout. Le roi d’Espagne Felipe VI était en déplacement en Russie et a assisté au match. Le président Poutine quand à lui n’a pas fait le déplacement jusqu’au stade. « Comme l’ensemble du pays, Vladimir Poutine a regardé le match du début jusqu’à la fin et a soutenu les nôtres », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. Un pas de plus pour la Sbornaya dans sa marche vers la coupe du monde.

Interrogé sur son pronostic de l’équipe, à savoir qui sera championne du monde, le président russe s’est montré dubitatif : «C’est une question difficile, il y a beaucoup d’aspirants», a-t-il déclaré, mentionnant toutefois l’Argentine et le Brésil comme possibles vainqueurs. «Nous savons également que l’Allemagne a obtenu des résultats brillants lors des deux dernières Coupes du monde», a-t-il ajouté, précisant encore que l’équipe espagnole avait également montré «un jeu de bonne qualité et un très beau football». Quant à la sélection de Russie, le président a exprimé son espoir qu’elle obtienne un bon placement en dépit du fait qu’elle n’ait pas présenté de grands résultats ces derniers temps. «Tous les fans de football en Russie espèrent que notre équipe jouera avec dignité, qu’ils montreront un football moderne, intéressant et beau, et qu’il se battront jusqu’au bout», a déclaré le président.

Subtil et futé comme lui seul, Vladimir Poutine dans son calme, ne fait aucune allusion à une possible ingérence de la Fédération de Russie dans la Coupe du monde en faveur de l’équipe russe. Par contre, compte tenu de l’histoire du football comme étant une arme du KGB durant l’ère de l’Union soviétique, compte tenu de l’ingérence du Duce (Benito Mussolini) dans la Coupe du monde de 1934, il n’est pas improbable que la Russie fasse son truc et fait en sorte que la coupe reste à la maison. « Il n’y a pas d’ex agents du KGB » a un jour déclaré le président Poutine. Rappelons-nous de comment Staline et ses sbires ont-ils utilisé le football pour façonner leur image et contrôler le peuple. L’équipe de Spartak de Moscou, considéré comme l’équipe du peuple face à l’équipe de Dynamo Tbilissi, équipe de la police secrète, le KGB.

« URSS, 1939, Lavrenti Beria commence à perdre patience. Le chef du NKVD en a marre de voir son club, le Dynamo Tbilissi, régulièrement battu par le Spartak Moscou, cette équipe rebelle qui se réfère à Spartacus, le (mauvais) révolutionnaire. Alors, quand le Dynamo mord encore la poussière en demi-finale de la coupe, puis regarde le Spartak remporter la finale, Beria décide de faire rejouer cette demie. Les dictatures, c’est comme les jeux vidéo : quand on perd, on éteint la console et on recommence. Pratique. Sauf quand on n’est vraiment pas bon : le Dynamo chute à nouveau… Alors Beria envoie les meilleurs joueurs du Spartak au goulag. Encore plus pratique. »- Nicolas Jallot dans son film documentaire  » le football, arme secrète du KGB ».

Compte-tenu de la réputation du président de la Fédération de Russie lors des présidentielles à manipuler les élections, ce qui fait qu’aujourd’hui on parle des élections à la Poutine. Compte-tenu du scandale d’ingérence des russes lors des présidentielles américaines de 2016, n’est-il pas judicieux d’envisager une quelconque intervention russe dans la coupe du monde ? Sommes-nous dans une marche vers une Coupe du Monde à la Poutine ?

© Clovesky A.-G. PIERRE

À propos Clovesky André Gérald PIERRE

Clovesky Pierre, étudiant en relations internationales à l'Université Quisqueya. Citoyen haïtien.
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