« Ase babye » Une chanson qui traverse les générations

Temps de lecture : 1 minute

Dernière mise à jour : 2 juillet 2019 à 6h25

La musique est intemporelle, dit-on souvent. Combien d’entre nous sommes bercés par des chansons qu’ont aussi connues nos parents ? Certaines montrent également comment les problèmes au niveau de nos sociétés n’ont pas changé. Les hommes se succèdent aux postes mais les coutumes restent les mêmes. Qui aurait cru d’ailleurs qu’en 1994 lorsque Beethova Obas chantait « Ase babye » qu’il décrirait des situations que l’on vit en 2019 ?

« Ase babye, di w pral chanje » « Wap tan pouvwa pouw fèn lalwa », chantait Obas en 1994. Aujourd’hui encore, ne peut-on pas faire les mêmes injonctions que ceux qui crient haro sur le baudet contre les hommes en place alors qu’au timon des affaires, ils n’avaient pas donné de meilleurs résultats ? « Nou refize pran men foure l nan pat poutan nou di se pou li nap travay », clame-t-il contre ceux qui, sans proposer de vrais changements alors qu’ils sont placés pour le faire, font comme le peuple en dénonçant rageusement le système à la radio.

Alors que des mobilisations se font ça et là, nos traditionnels politiciens et discoureurs dans les médias enchaînent émissions et propositions. Et cela aussi, on dirait que notre chantre l’avait déjà prédit : « Fè moun sote sa w ap regle, pale franse, se gwo koze epi peyi a anfonse, anvlope ». Au-delà de ces palabres, le sang de nos frères, nos pères, nos enfants, nos amis continue de couler, de partout. « Plas Senpyè, Titanyen, Gonaïves, Jérémie, se pa de rigòl san ki koule ».

En plus de dénoncer, « Ase babye » est aussi un appel à la révolution. « Ase babye » est une chanson qui demande au peuple de se relever et de se battre pour un mieux-être : « Ase babye, ase rele, ase plere, an nou lite pou nou vanse. » Vingt-cinq ans après sa sortie, cette chanson de Beethova Obas nous parle et nous fait injonction de lutter. Ase babye ! An nou vanse !!!

VD

À propos Vanessa Dalzon

Vanessa Dalzon est Rédactrice en chef à Balistrad, diplômée en Droit à l'Université Quisqueya (UniQ). Elle est l'auteure du roman « Opération-Rupture », chronique publiée dans Balistrad pendant 22 semaines. Vanessa Dalzon partage son temps en dehors du bureau entre l’écriture, la lecture, le chant et les séries télé.
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