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Pour le bien commun?

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 8 novembre 2019 à 11h34

Va-t-on continuer de minimiser un mal par rapport à un autre, ou empêcher de dénoncer ce dernier parce qu’un autre a été fait sans être réparé ? Notre société est réduite au point où tout est permis comme quoi la fin justifierait les moyens.

Il convient de se questionner fortement sur ce qui reste de nos valeurs morales. Voilà déjà 2 mois que les activités scolaires sont en suspension. 2 mois que les activités économiques sont au ralenti. Et si on s’en plaint , il y aura toujours quelqu’un à lâcher : « E tout sa k pat janm al lekòl yo? E sak pat janm ap travay yo? »

Ce qui, évidemment, nous ramène à la célèbre phrase : « Wòch nan dlo ap konn doulè wòch nan solèy. » Donc « pase youn gen plis pito pèsonn pa gen ditou !  » On parle là d’un peuple qui semblait pourtant connaître ce que sont les alliances pour le bien commun. Pourtant, nous voilà en 2019 et nous sommes plus déchirés que jamais. Il est tout de même important de souligner que les alliances entre opresseurs et oppressés ne seront jamais possibles. Cependant, entre oppressés, peut-être ! Alors, qu’est-ce qui explique ce déchirement entre secteurs ayant apparemment le même objectif ?

Oh ! On retrouvera chacun de son côté à régler son affaire. C’est du tous pour un et un pour soi. Aucune conscience collective ! Si ce que nous revendiquons est correct : une meilleure qualité de vie, de meilleurs services à tous les niveaux (éducation, santé, justice, équité…) ou tout simplement un meilleur système; cependant la manière trop souvent utilisée, efficace à certains points, pourrait ternir la justesse de nos demandes. Bien sûr, qui pourrait raisonner un peuple en colère et affamé qui pis est ?

Cependant, entre nous, si nou pale, yo pa tande. Nou kraze brize, yo pa tande pi rèd. Nou boule, se kòm si yo te soud. Allons-nous continuer à nous détruire et tout faire sauter dans l’espoir que les concernés prêtent finalement l’oreille ? Jusqu’où arriveront les phases ? Au suicide collectif ?

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Alors qu’ont fait les marchandes, les paysans et madan sara ? Qu’ont fait tous ceux qui tentent de trouver un degaje à travers leur petit biznis ?
Sont-ils vraiment nos ennemis ? Ont-ils péché par le fait qu’ils ne veulent pas s’enfermer à double tour chez eux ? Cela les rend-il pour autant complices ? Ils sont autant victimes que nous. Que ce soit cette classe moyenne quasi-inexistante qui essaie de balloter sur les flots ou le peuple qui, impuissant, subit les inconséquences de nos inconséquents… ils sont les premiers à subir les effets barikad, les effets du lock.

On dirait qu’à présent l’histoire en Haïti retiendra que, pour le bien commun : « Comme Jean fait un effort pour se sortir du trou, Pierre lui tire la jambe pour le ramener au fond…
Donc Jean ne pourra jamais tendre la main à Pierre pour l’aider à trouver la bouche du trou même si ces derniers finissent par être d’accord sur un point : Richard est responsable. Il les a placés au fond. Cependant quant à la manière de contourner Richard, ils se font la guerre. Donc ils restent tous deux coincés pendant que Richard continue de vivre pleinement sa vie, en dehors du trou. »

Le bien commun, exige-t-il vraiment un suicide collectif, que chacun campe sur ses positions ? Au final, le peuple et la classe moyenne seront les premiers à en périr mais après viendra immanquablement le tour de Richard. Croyez-moi ! Après, il n’y aura personne pour parler du système… du bien commun non plus.

Ramona-Joëlle

À propos Ramona Joëlle Adrien

Je m'appelle Ramona Joëlle Adrien, je suis Ergothérapeute travaillant surtout en Pédiatrie. Je suis une mordue des livres; passionnée des arts, de la musique et du volley-ball. Écrire est pour moi un moyen de m'echapper et m'isoler du monde ou de partager ce qui se passe au fond avec l'extérieur.
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