Marche contre l’insécurité et le viol à Port-au-Prince

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 2 septembre 2023 à 21h03

Violence sexuelle, ces derniers jours en Haïti, tout le monde en parle ! Certains pour dénoncer cette pratique humiliante et illégale tout en se solidarisant avec les victimes, d’autres pour essayer de justifier en faisant passer les victimes pour des bourreaux. Au-delà de ces tergiversations, plusieurs milliers de femmes accompagnées de quelques hommes, ont foulé le macadam ce dimanche 25 mai pour exprimer leur rage et appeler les autorités à prendre les mesures qui s’imposent pour freiner cette activité « malveillante ».

À travers les réseaux, l’invitation a été faite au public pour participer à cette marche contre le viol. Lancé par des étudiants de l’Université Quisqueya, ce ras-le-bol contre l’insécurité était ponctué par la présence de nombreuses personnalités. Nice Simon, Pascal Solages, Jerry Tardieu, sont entre autres quelques unes de ces figures.

Ancienne de l’UniQ et récemment victime de violence de la part de son compagnon Yves Léonard, la mairesse de Tabarre, Nice Simon, a exprimé sa solidarité envers les victimes. « Je suis fière de toutes celles qui sont présentes à cette marche pour dénoncer ces actes», clame-t-elle. «Vous faites preuve de courage et je salue l’expression de votre désaccord ! », continue-elle. L’actrice de « We love you Anne » a profité de l’occasion pour inviter les autorités judiciaires et policières à prendre des mesures drastiques pour abolir ces pratiques inhumaines. « Il faut que l’Etat se mette à la hauteur de cette tâche pour borner le viol », a-t-elle conclu.

Pierre Espérance, première figure du RNDDH, condamne avec la plus grande véhémence les actes de viol perpétrés contre les étudiantes de l’UniQ et de l’Université de Port-au-Prince. « Le viol est un crime », dit-il. « Le RNDDH condamne avec la dernière rigueur ce qui se passe et invite la justice à prendre les sanctions équitables contre les acteurs », fustige le défenseur des droits humains. M. Espérance souligne qu’un décret datant de 2005 fait du viol un crime, donc une infraction de troisième degré.

Dans une ambiance de solidarité, la foule a scandé de nombreux slogans. « Fòk yo jouke kadejakè », « medam pa fè silans », « zozo pa lapriyè, li paka louvri tout pòt », « pi bèl kado yon manman, se jistis »; ce sont entre autres quelques « hashtags » qu’on pouvait lire sur les pancartes. De l’Université Quisqueya à la Place Constitution de Port-au-Prince, le parcours n’a pas été long pour cette foule immense traversée par les blessures de l’insécurité et du viol.

La population crie au secours, les étudiantes se sentent délaissées. L’État de son côté donne l’impression d’être aveugle face à cette montée flagrante du taux d’insécurité auquel même les agents de la PNH ne sont pas épargnés. À quand le soulagement de la population ? Quelles seront les mesures gouvernementales à prendre ?

Il n’est que d’attendre…

Rysdaël Clébert Duvelsaint

À propos Rysdaël Clébert Duvelsaint

Je suis Rysdaël Clébert Duvelsaint, né en août 1997. Je fais actuellement une étude en Psychologie à la Faculté d'Ethnologie (UEH) et en Relations Internationales à l'ANDC. Journaliste de formation, je fais de l'écriture un prétexte pour piper ce qui passe au plus profond de moi (passion, émotions, respect, etc.)
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