L’HUEH face à la dignité humaine

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L’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine à tous les citoyens sans distinction conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à laquelle Haïti est partie et selon l’article 19 de la Constitution haïtienne. Cependant, le  problème du droit à la santé en Haïti semble ne pas être la priorité des autorités. Pendant que le nombre de victimes croît, les conditions de travail des professionnels de la santé se font de plus en plus précaires.

« Toute privation du droit à la santé des gens constitue une atteinte à la dignité humaine, une violation flagrante du droit à la vie» a soutenu  Saintilus Joseph, étudiant finissant en sciences juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE), en mentionnant qu’à l’Hôpital de l’HUEH, des patients meurent pour manque de matériels. Pourtant, une grande majorité de la population n’a pas les moyens de payer les frais exorbitants des hôpitaux privés.

Hôpital

® Snayder Pierre Louis

Sylvain Azor, un patient de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), logé sur un lit, sans docteur, comme près d’une vingtaine d’autres dans la même salle, a affirmé:

«Le droit à la santé est un droit fondamental ».

Il a été accidenté sur la route de Bois Verna. Arrivé à l’HUEH, malgré les diligences de sa femme, il a passé une nuit sans même voir un médecin.

«Le système de santé en Haiti est en faiblesse, a relaté le spécialiste en Médecine d’urgence, Docteur Fils-Aimé Grégory, la preuve en est tellement grande qu’un sénateur malade se voit obligé de se rendre en Floride». Il a continué pour ajouter que les patients des hôpitaux et des centres hospitaliers s’agrandissent au rythme de la propagation des maladies et des virus. Cependant, se faire soigner reste encore un combat.

Ce qui devrait être l’objectif premier de  tout vrai centre hospitalier est la mise hors de danger de tout patient qui aurait recours à ses services. En Haïti, surtout à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti: «c’est le contraire : vous êtes déjà mort si vous n’avez pas d’argent!» a déclaré Junior Pierre, un motocycliste.

Malgré son manque d’espace et bon nombre de problèmes, l’HUEH reste le plus grand centre hospitalier haïtien et est actuellement en reconstruction. Les travaux qui s’étendent sur plusieurs années sont financés par les gouvernements haïtien, américain et français à hauteur de 83.2 millions de dollars américains, dont 33.3 millions proviennent du trésor public.

À noter que les trois grandes phases  sont axées sur l’aménagement de l’Hôpital de transition déjà effectif ; la construction du plateau technique de l’espace d’hospitalisation, du bâtiment de logistique, voirie et réseaux. L’ouvrage devrait être livré en décembre 2018 au plus tard.

© Snayder Pierre Louis

À propos Snayder Pierre Louis

Né en novembre 1994, en Haïti. En 2015, Snayder Pierre Louis a fait son entrée dans le monde littéraire avec la publication d'un recueil de poème en créole haïtien, titré : "Kadans Kè". L'année suivante a marqué la publication de son second ouvrage, "Que les mots se souviennent", signé par les éditions de l'art (son projet d'édition). "Le mur blanc de ton nombril", son dernier ouvrage en date, est officiellement publié en mai 2017, chez GNK édition, à Abidjan, Côte D'Ivoire.
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