Christopher Laroche dit Freedom: l’artiste révolté

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Dernière mise à jour : 1 décembre 2018 à 10h04

La musique, depuis toujours, est considérée comme un outil de revendications sociales. Paul Verlaine dans son poème: [balistrad_label] »L’art poétique a même débuté ses vers ainsi:[/balistrad_label] [balistrad_label] »De la musique avant toute chose »[/balistrad_label].  Du coup la musique peut être vue en plusieurs dimensions: une dimension esthétique qui touche la sensibilité humaine et qui met accent sur le niveau de création et l’autre, à travers le lyrisme, qui contribue à éveiller la conscience humaine et dénonce aussi toute forme d’injustice sociale.

S’il y a des artistes qui chantent et qui rappent l’amour, d’autres, quant à eux, dénoncent la misère, l’injustice et font de leurs mélodies un prétexte pour critiquer et  soulever les problèmes sociaux, économiques, politiques liés à leur milieu. De ces artistes, on compte Christopher Laroche. Mécontent du système oligarchique, à travers sa voix et ses lyrismes, il a su dénoncer l’État haïtien qui, depuis des années, devient obsolète.

Dans un pays comme Haïti où la majorité de la population n’est pas éduquée, il ne se développe aucun rapport étroit avec la lecture. N’est-ce pas le rôle premier d’un chanteur de dénoncer les pratiques monstrueuses des dirigeants et conscientiser la population ?

À travers son morceau [balistrad_highlight] »Limyè »[/balistrad_highlight], il attaque avec toute sa force le problème de l’énergie électrique…. Pas d’électricité même dans les plus grandes villes du pays, voire dans les zones les plus reculées. Le pays est plongé dans le chaos. Les cambrioleurs de grands chemins en profitent pour tuer, assassiner et violer les fils du pays. Tout cela est le résultat de l’insécurité qui plane sur tout le territoire. Nous vivons avec un esprit de peur. La mort ne cesse, chaque jour, nous hanter .

[balistrad_box style= »glass » box_color= »#2a2ba5″] » Men verite a Nan lavi pa m M kanpe nan fènwa M wè limyè nan fènwa Chak fwa m tande y ap tire Zam sou mwen lè m ap mache »[/balistrad_box]

Il insiste: la faim et la pauvreté, depuis plus d’une décennie, deviennent deux jumeaux siamois. La vie tarit, la misère augmente au jour le jour. Chaque jour nous vivons avec notre lot de douleurs et de fardeaux. Les retombées sont néfastes: la fuite des intellectuels, la délinquance juvénile augmente et nous comptons plus de cas de kidnapping.

[balistrad_box style= »glass » box_color= »#2a2ba5″] »Povrete tout kote Reyalite fè m rele anmwe Depi nèg tankou m fèt Se pwoblèm ak chagren sèlman m konnen »[/balistrad_box]

L’éducation étant, selon Raymonde Savard, un outil de transformation de la société généralement liée à l’évolution technologique, n’est pas appliquée dans la nôtre. L’éducation semble morte en Haïti, puisqu’elle n’est pas en adéquation à notre réalité sociale, économique et politique. Christopher Laroche ne reste pas indifférent en demandant de changer et repenser le système éducatif haïtien.

« Pa gen lekòl

Pou edikasyon ka byen fèt »

À ceux qui l’auront oublié,  Christopher Laroche est cet artiste qui aura fait d’Haïti sa muse en dénonçant, proposant et luttant à sa façon pour son sauvetage. Il a toujours su trouver un moyen de chanter la liberté d’un peuple. Ses prises de position l’érigent pratiquement en insurgé.

Feguerson Thermidor

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