Haïti | Photo partielle d'une fête de "Car-wash" à Port-au-Prince | Crédit : Le Nouvelliste Haiti

Attention! « Car-wash party » en pleine rue

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 26 juillet 2020 à 8h40

Le nouvel ordre renverse l’ancien. Jadis, les jeunes métropolitains avaient des salles de cinéma, de théâtre, et le Champs-de-Mars pour se divertir. Les nostalgiques diront que ce fut le bon vieux temps. Aujourd’hui, les jeunes s’approprient une lance à eau et asperge une foule au mix rythmé d’un disc-jockey : Car-wash Party. Leur détermination à prendre du plaisir est tout sauf identique. Particulièrement lorsque cela trouble l’ordre public.

Le terme « car-wash » désigne une station dans laquelle le principal service fourni est de laver la voiture des clients. Cela peut se faire de deux manières : soit un employé vient et procède au lavage, soit par auto lavage, autrement dit, à l’aide d’un bras robotique automatisé. Cette forme d’entreprise, qui a vu le jour au XXe siècle au Etats-Unis, a donné suite à d’autres idées comme le « car-wash party ». Une fête habituellement organisée dans l’optique de lever des fonds pour une cause ou encore en période d’été sur les campus des universités (on en a eu droit dans American Pie). Dans ce genre d’activités, nous retrouvons des jeunes filles, avec des t-shirts mouillés et leurs poitrines bien en vue s’offrant en spectacle pendant qu’elles lavent des voitures. Très tentant mais on paie plus dans ces moments car le propriétaire de ladite station ajustera le prix du service pour l’occasion.

Néanmoins, depuis le début de l’été, la toile locale s’enflamme avec l’expression « car-wash party ». On y trouve toutes sortes de vannes, même le président muet n’est pas épargné. À défaut d’avoir des services de lavage d’auto à proprement parlé, nos jeunes organisent des car wash parties dans des locaux loués pour l’occasion, d’autres plus téméraires les organisent en pleine rue et cette fois, ce ne sont pas des voitures qui sont lavées mais des personnes, pour la plupart des jeunes gens. Faut croire que J-Perry a eu raison de dire que « Ayiti pa m nan diferan » mais là où ça dérange vraiment c’est que des usagers de la route ne parviennent pas relier deux points donné du à l’obstruction d’une rue transversale et le pire dans tout ça, c’est que les véhicules qui réussissent après négociations à passer sont eux aussi aspergés par les fêtards.

Une situation qui risque de se répandre comme le précédent phénomène « atè plat’’ – qui pour sa part ne dérangeait que par le nombre de décibels. C’est bien de s’asperger d’eau quand la conjoncture et la canicule nous étouffent; toutefois bloquer une voie qui dessert une population pendant que ce n’est ni le carnaval ni une fête champêtre qui contrarie alors que le particulier qui revient d’une journée éreintante se trouve dans un bus inconfortable et dont l’unique désir est de rentrer chez lui avant la tombée de la nuit dans un pays au taux de vol à main armée élevé.

La canicule s’étend, les jets d’eau des ‘’car wash party’’ n’éteindront pas le volcan social qui gronde. Mais tout va bien !

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© 📷 Jean Marc Hervé Abelard | 2,3

À propos Rodney Zulmé

Je suis Rodney Zulmé, rédacteur à Balistrad, étudiant finissant en Économie & Finances à l'IHECE. Passionné de scénarios et de thrillers. Chaque jour est une vie, à travers l'écriture, travaillons à la beauté des choses.
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